Depuis la fin du XXème siècle, la notion de Développement Durable est apparue. C’est dans la rapport Bruntland de 1987 qu’on le voit apparaître pour la première fois. Selon ce rapport, les enjeux qui l’accompagne sont répartis en trois catégories : économie, environnement, et société. La problématique qui vient à se poser est : de quelles compétences aurons-nous besoin demain ? La transition écologique et énergétique entraine une évolution massive des métiers et des compétences (éco-conception, éco-productivité, etc.). La part environnemental devient une priorité pour toutes les organisations et tous les emplois.
En France, l’Observatoire National des Emplois et Métiers de l’Economie Verte (ONEMEV) a été crée en 2010 et a pour mission de livrer des analyses sur les compétences, les métiers et les formations de l’économie verte. Ils proposent de nombreux rapports d’activités, des études sur différents secteurs, ainsi que des séminaires. Les travaux se définissent selon deux axes : un premier axe sur l’observation et l’analyse de données de l’économie verte (marché du travail, métiers, recrutements et mobilités). Le deuxième axe se développe autour du ciblage des compétences et de l’étude de la relation emploi-formation
Toujours dans le cadre du Ministère de la Transition Écologique, le Commissariat Général au Développement Durable (CGDD) a pour principale mission de produire des données (et de la connaissance) pour le Ministère et a un rôle clé dans le suivi des travaux de ce dernier.
Quelles vont-être les compétences de demain ?
La première question est de savoir précisément quelles seront les compétences que les organisations auront besoin à l’avenir. Il est certain que tous les secteurs seront affectés par ce changement de modèle économique, mais il est évident que certains seront plus touchés que d’autres et plus rapidement.
Selon le rapport publié par le Centre européen pour le développement de la formation professionnelle Skills for green jobs in France: an update (2018), le constat en France en 2015 est le suivant :
- 440 000 métiers considérées comme éco-activité
- 144 000 métiers
- Près de 4 millions métiers verdissants
Un métier vert a pour but de mesurer et corriger les impacts négatifs et les potentiels dommages sur l’environnement. Un métier verdissant quant à lui n’a pas pour finalité la dimension environnemental, mais il va l’intégrer dans son champs de compétence.
Ce rapport met en lumière le principe de skills anticipation (anticipation des compétences en français). L’anticipation des compétences est définit comme l’identification des futurs besoin en matières de compétences et la mise en œuvre d’outils, d’études, d’activités pour y répondre à ces futurs potentiels besoins. Cette responsabilité appartient à tous les acteurs économiques : l’État à travers le Ministère du travail et de la Transition Écologique, aux entreprises, à l’aide de leurs départements RH, et aux établissements d’enseignements à travers la mise en place de formations qui doivent permettre l’apprentissage de ces compétences. La finalité de ce processus est de réduire l’inadéquation qu’il y a entre offre de compétences et demande de compétences.
Selon le rapport Just Transition of the Workforce, and the Creation of Decent Work and Quality Jobs des Nations Unies, le développement durable en matière d’emplois et de conditions de travail est un enjeu à ne pas négliger et représente un défi central. Il met aussi en avant que les secteurs particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique (comme l’agriculture) font partie des plus gros employeurs. Face à ce constat, il est établi que la transition écologique n’est pas seulement liée à la réduction carbone et à la sauvegarde des ressources naturelles, mais aussi à d’autres défis tout aussi important. La première solution proposée ici est la protection sociale pour ces employés. En effet, une protection sociale peut aider les travailleurs vulnérables de ces changements climatiques (par exemple victimes de mauvaises récoltes, une inflation des prix, ou encore tout dommage causé par une catastrophe naturelle). Selon ce rapport, seulement 75% des 5,1 milliards d’employés ne sont pas couvert pas une protection sociale.
There are two aspects to consider regarding the impacts that climate change policies have on employment: quantitative impacts, which in simple terms means number of jobs affected; and qualitative impacts, which looks into the quality of jobs created or transformed.
Just Transition of the Workforce, and the Creation of Decent Work and Quality Jobs publié par l’ONU
Comment former aux compétences de demain ?
Le rapport de l’Organisation Mondiale du Travail Employment and the role of workers and employers in a green economy met en avant qu’une transition écologique va permettre la création d’emplois. Cela implique une relocalisation des activités et des emplois. Au-delà d’une création et destruction d’emplois, cela s’apparente plus à une transformation. Il est mis en avant que c’est à partir d’un dialogue social et d’un développement des compétences actuelles que l’on va pouvoir avancer vers un progrès en matière d’emploi.
Ce défi est d’abord une responsabilité de l’État : Par exemple, l’État s’est engagé en 2018 à former 10 000 personnes pour des métiers verts et verdissants. Ce programme a été lancé et dirigé par Muriel Pénicaud, ministre du Travail, et Estelle Sauvat, l’ex haut-commissaire à la transformation des compétences.
De plus, c’est autour des établissements d’enseignements supérieurs et professionnelles de s’engager à la création de filières et de modules d’apprentissage qui correspondent à ses futurs métiers. On a pu observer ces dernières années la création et la promotion de nombreuses nouvelles écoles qui font de la transition écologique leur ligne directrice.
Ce graphique publié par le Forum économique mondial (World Economic Forum) présente une prévision en terme de compétences pour 2025 par l’opinion d’entreprise. Ce sont d’abord toutes les compétences liées à l’analyse qui sont vu comme prédominante dans ce graphique, ainsi que toutes les compétences liées au raisonnement.
Pour aller plus loin :