7eme baromètre conjoncture du Forum des Télécommunications 2015 : L’optimisme retrouvé ?

 

  Voir aussi notre Infographie (post du 8 Avril)

Une nette amélioration des perspectives d’activité pour 2015, voilà ce que révèle la 7eme enquête de conjoncture menée par l’Observatoire des Métiers de l’Institut Mines-Télécom. Celle-ci se base sur les prévisions de la centaine d’entreprises présentes sur le Forum des Télécommunications du 12 février 2015 (cf. méthodologie*).

Le Forum des Télécommunications permet de faire se rencontrer des étudiants ainsi qu’une centaine d’entreprises de secteurs très diversifiés (nouvelles technologies, banque, assurance, audit, conseil ou encore automobile) qui ont des besoins en recrutement de jeunes diplômés ingénieur, soit pour des postes soit pour des stages. Il est organisé conjointement par des étudiants de Télécom SudParis, Télécom École de Management et Télécom ParisTech.

Depuis 2009, l’Observatoire des Métiers réalise une enquête conjoncture auprès des entreprises présentes afin d’identifier des tendances pour l’année en cours.

Les entreprises sont plus optimistes qu’en 2014 quant à leurs prévisions d’activité.

88% envisagent des perspectives d’activité positives pour 2014 contre 78% pour 2014, soit une hausse de 10 points en un an. Cette confirmation de l’amélioration déjà constatée en 2014 peut être liée à une plus grande confiance en l’avenir et à un rattrapage par rapport aux années précédentes.

Cette embellie touche particulièrement les éditeurs de logiciels (+33 pt), les industries non IT (+22 pt), les opérateurs (+17 pt), les ESN (Entreprise de services du Numérique) (+9 pt), l’audit-conseil (+9 pt). Toutefois il faut noter que, les entreprises des services et de l’industrie télécom et électronique sont plus mitigées quant à une amélioration de leur activité.

Cet optimisme est corrélé avec les perspectives de recrutement.

Pour la quasi-totalité des secteurs un plus grand nombre d’entreprises envisagent des recrutements à la hausse. 46 % des entreprises pensent qu’elles recruteront plus que l’année précédente (contre 29% en 2014), soit une augmentation de 17 points des perspectives positives. Le phénomène est particulièrement marqué pour 83% des opérateurs qui pensent recruter d’avantage qu’en 2015, alors qu’ils étaient 75% à prévoir une stabilité des recrutements en 2014.

Le secteur des ESN plus mitigé sur le recrutement que l’année dernière.

Même si globalement sur le secteur les chiffres sont positifs, le nombre d’ESN qui estiment qu’elles vont recruter plus a diminué de 23 points et contrairement à 2014, une part des entreprises du secteur pense moins recruter.

De la même manière, on constate que les entreprises du secteur « Service (hors ESN) » sont plus nombreuses à prévoir une baisse de leurs recrutements.

La nette augmentation de la part de création de postes et des plans de recrutement au-delà de 2015 confirme le retour de la confiance en l’avenir.

La part du « développement d’activité » dans les besoins en recrutement a augmenté substantiellement, passant de 43 à 54%. 45% des entreprises déclarent avoir un plan de recrutement au-delà de 2015, soit une hausse de 4 points par rapport à 2014.

Seules 21% des entreprises mentionnent des départs en retraite comme cause d’une partie de leurs recrutements. Deux interprétations à ce faible pourcentage d’entreprise sont possibles, soit le papy-boom n’est pas encore de mise chez les autres entreprises répondantes, soit les départs en retraite ne sont pas remplacés, et cela signifierait une recherche de un gain de productivité.

On constate une stabilité dans les métiers correspondant à des besoins de recrutement  : Tout comme en 2014, les besoins de recrutement exprimés par les entreprises sur le Forum, se portent sur les métiers dans les études et le développement informatique et réseaux (19%), du conseil (18%) et de l’ingénierie (15%).

Quand on observe les tendances secteur par secteur, on remarque notamment une percée du marketing (+ 5 points) en particulier chez les opérateurs, au détriment du métier de commercial (- 3 points). Chez les opérateurs et l’industrie IT apparaissent de très légères baisses pour les métiers des études et développement informatique et réseaux (- 3 points). Le secteur Audit Conseil semble redistribuer des demandes vers les métiers architecture et ingénierie (+ 3 points) et commercial (+ 6 points) au détriment du strict métier conseil (- 8 points).

Une progression des besoins de compétences en sécurité, Big Data et développement informatique émerge clairement.

En tête du podium se retrouvent classiquement les 3 compétences : informatique, sécurité et réseaux. Toutefois il est à remarquer une nette progression de la sécurité (+18 points)

Dans la suite du classement on retrouve deux autres compétences plus souvent citées que l’année dernière : les technologies internet et multimédia (+ 6 points) et les technologies mobiles (+ 4 points).

Toutes ces hausses sont essentiellement portées par les éditeurs de logiciels et les industries non IT.

Parmi les compétences citées spontanément par les entreprises : 11% ont mentionné le Big Data, 7% le développement informatique, 3,5% la finance.

Sur le marché de l’emploi, les entreprises craignent une pénurie des « bons profils » ingénieurs.

Les compétences en sécurité, en Big data et en développement informatique sont jugées rares et sont donc les plus recherchées. « Le codeur qui est capable de résoudre les problèmes et d’avoir une vue globale afin d’évoluer comme chef de projet » est particulièrement courtisé. Les entreprises peinent à fidéliser ces profils qui sont régulièrement débauchés. Du fait de la reprise, les Jeunes diplômes jugés à « bon potentiel » par les entreprises ont d’après elles 4 ou 5 propositions d’emploi alors qu’ils n’en avaient que 2 ou 3 il y a un an.

L’enquête a permis d’avoir des informations sur deux thématiques particulières :

Un fort intérêt pour la formation d’ingénieur par apprentissage : 62% des entreprises ont émis un avis positif sur le sujet.

Les sociétés qui en ont déjà une expérience sont en général très satisfaites, et souhaitent souvent augmenter leur nombre d’apprentis. L’apprentissage constitue souvent une pré-embauche dans les grands groupes, qui ont pu tester le futur employé, déjà adapté au monde de l’entreprise et à son fonctionnement.

Par contre pour les entreprises qui fonctionnent en mode projet les rythmes sont souvent un frein : l’absence régulière de l’étudiant pose un problème de gestion du travail, ou de présence obligatoire vis-à-vis d’un client, notamment dans les métiers du conseils ou dans les ESN qui réalisent des prestations pour des clients externes.  Le maître d’apprentissage est particulièrement sollicité lors de la formation de son apprenti. Or, de nombreuses entreprises fonctionnent en sous-effectif ou en flux tendu. Pour ces dernières, assurer la formation d’un étudiant est une contrainte trop lourde.

Le recrutement de jeunes diplômés étrangers est envisagé positivement par 68% des entreprises

Leur atout est réel lorsque l’entreprise a une implantation internationale, et cherche à développer de nouveaux marchés à l’étranger. La diversité des cultures apparaît comme une richesse, et un gage d’ouverture d’esprit. Cependant, la maitrise parfaite de la langue française reste une condition sine qua non pour tous les candidats tout particulièrement pour ceux qui seront amenés à traiter en direct avec les clients.

Par contre, embaucher un étranger n’apporte pas de plus-value pour une entreprise développée uniquement à l’échelle nationale.

En outre, la question de la préférence nationale se pose notamment pour toutes les problématiques de sécurité, de secret défense et de la confidentialité des données traitées.

Certes, l’ingénieur, même en situation de crise est en situation favorable par rapport à l’emploi et les entreprises présentes au Forum sont toujours intéressées par ces jeunes diplômés, toutefois les résultats de cette enquête sont des indicateurs de la situation et du moral des entreprises. L’historique des réponses des entreprises depuis 2009, montre qu’après l’effet de la crise qui s’était fait sentir tout particulièrement à partir de 2010, le retour de la confiance en l’avenir débuté l’année dernière se confirme.

*Méthodologie de l’enquête

103 entreprises ont participé au Forum (dont 10 start-up). 90 ont accepté de répondre au questionnaire, soit un taux de réponse de 87%. Les réponses des start-up ne sont pas prises en compte dans cette enquête.

Les secteurs représentés étaient Audit/conseil (28%), ESN (SSII) et ingénierie (13%), Éditeur de logiciels et développement d’applications (17%), Industrie Télécom & électronique, (9%), Opérateur (8%), Services (hors ESN), (8%), Industries non IT (12%) et Divers 6%).

6 comments on “7eme baromètre conjoncture du Forum des Télécommunications 2015 : L’optimisme retrouvé ?”

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  5. Nath

    Bonjour,

    Nous sommes un groupe d’étudiants en ingénieurs en télécommunication chez ECE Paris, et nous aimerions savoir la date du prochain forum.

    Merci

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