Le Céreq a publié récemment 2 études sur des sujets connexes : La première, sur les compétences, se fonde sur l’auto-évaluation effectuée par des jeunes diplômés bac+5 du niveau de compétences acquis pendant leur formation, et de celui requis pour exercer leur emploi. La deuxième, qui envisage les soft-skills (compétences non cognitives, que l’on associe aux « qualités humaines », au savoir-être) au regard de leur valorisation sur le marché du travail.
Éléments de définitions
3 types de compétences sont à distinguer : les compétences générales (ou transversales), en lien avec un niveau de formation, les compétences spécifiques (ou techniques), que l’on associe au diplôme et à sa spécialité, et enfin les soft-skills, « compétences non académiques relatives au registre socio-émotionnel et au comportement ».
A retenir
- Les compétences générales requises sont presque toujours évaluées par les diplômés à un niveau supérieur au niveau acquis en formation initiale
- A l’inverse, les compétences spécifiques acquises en cours de formation sont généralement supérieures au niveau requis
- La portée des observations est limitée par la subjectivité de l’auto-évaluation : ainsi, les diplômés d’écoles d’ingénieur font une évaluation plus haute de leurs compétences acquises que les masters scientifiques, cette distance pouvant « être liée à une représentation plus positive des sortants d’écoles de leurs compétences, que des sortants de l’université)
- Un deuxième exemple de cette subjectivité de l’auto-évaluation : les expériences d’emploi influent sur les niveaux déclarés des compétences requises
- Parmi les compétences générales les mieux notées par les diplômés d’écoles d’ingénieurs et de managers figurent : s’adapter au changement, faire face à de nouvelles situations ; travailler en autonomie ; gérer le temps pour mener les travaux dans les délais impartis ;
A ces compétences, les ingénieurs ajoutent : structurer, argumenter, et présenter avec clarté des résultats à l’écrit comme à l’oral, alors que pour les diplômés des écoles de managers, le travail en équipe, et travailler avec efficacité sous pression sont privilégiés - En ce qui concerne les compétences spécifiques, quelque soit la filière et la spécialité il semble que la formation initiale ait délivré un bon niveau de compétences générales, même si pour les compétences spécifiques le plus haut niveau n’atteint cependant pas le plus bas niveau des compétences générales
- Les softs skills sujets de l’auto-évaluation sont au nombre de 5 : la persévérance, l’estime de soi, la communication avec les autres, la sociabilité, et l’aversion au risque
- Les résultats obtenus dans cette étude montrent que les soft-skills contribuent à expliquer les différences de rémunération des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur, mais que l’effet produit par ces compétences est en général plus important pour les rémunérations les plus élevée, ce qui amène à l’idée d’un double marché du travail : l’accession aux emplois les plus qualifiés et les mieux rémunérés nécessiterait « en plus d’un diplôme, différentes compétences scolaires et non scolaires ainsi que des réseaux » pour y parvenir, « alors que le second proposerait des emplois moins rémunérés mais où les éléments objectifs du capital humain, diplôme et expérience, seraient beaucoup plus protecteurs »
Accéder aux documents : Compétences acquises et requises des diplômés de bac+5 (62 p., téléchargeable)
http://www.cereq.fr/publications/Net.Doc/Competences-acquises-et-requises-des-diplomes-de-bac-5
Source : www. cereq.fr
Date : novembre 2015
L’effet des soft-skills sur la rémunération des diplômés (31 p., téléchargeable)
http://www.cereq.fr/publications/Net.Doc/L-effet-des-soft-skills-sur-la-remuneration-des-diplomes
Source : www.cereq.fr
Date : janvier 2016